Une nouvelle réglementation pour encadrer la publicité en ligne
Le paysage numérique des Émirats arabes unis connaît une évolution majeure avec l’annonce du Media Council : à partir de 2025, tout créateur de contenu qui diffuse du contenu promotionnel sur les réseaux sociaux devra obligatoirement obtenir un « Advertiser Permit ». Cette licence concernera l’ensemble des influenceurs, qu’ils soient rémunérés ou non, ainsi que les particuliers ou entreprises qui utilisent leurs comptes pour promouvoir des services, des produits ou des événements.
Ce permis, qui sera gratuit pendant les trois premières années, entrera en vigueur dans un délai de trois mois. Il s’agit d’une réforme ambitieuse qui vise à mieux encadrer un secteur en pleine croissance et à professionnaliser la publicité digitale, devenue l’un des principaux leviers de communication dans la région.
Pourquoi un permis publicitaire devient indispensable
Les Émirats comptent aujourd’hui des milliers de créateurs de contenu actifs, allant de micro-influenceurs spécialisés à de grandes célébrités régionales. Si le secteur contribue à dynamiser l’économie numérique, il reste confronté à plusieurs défis : absence de transparence dans les partenariats, risques de désinformation commerciale et difficultés pour les consommateurs à distinguer contenu éditorial et contenu promotionnel.
Le Media Council veut répondre à ces enjeux en introduisant une obligation de déclaration claire des activités publicitaires, via ce nouveau permis. Celui-ci permettra de mieux identifier les acteurs sérieux, d’encadrer leurs collaborations avec les marques et de garantir que les règles de transparence soient respectées.
Un dispositif qui s’inscrit dans une logique de confiance
L’Advertiser Permit ne se limite pas à une simple formalité administrative. Il constitue une étape stratégique dans la volonté des autorités de bâtir un écosystème digital plus transparent et plus fiable. Les consommateurs, qui se fient de plus en plus aux recommandations d’influenceurs pour leurs achats, doivent pouvoir avoir la certitude que les contenus promotionnels respectent un cadre réglementaire clair.
En instaurant ce système, les Émirats cherchent à renforcer la confiance entre créateurs, marques et public, mais aussi à préserver la réputation du pays comme leader régional en matière de régulation digitale. Cette réforme reflète également un alignement avec les standards internationaux de la publicité numérique, déjà mis en place dans des marchés matures comme l’Europe ou l’Amérique du Nord.
Un permis accessible et inclusif
Pour encourager l’adoption de cette nouvelle règle, le Media Council a choisi de rendre le permis gratuit pendant trois ans. Cette gratuité vise à ne pas freiner la créativité des petits créateurs, tout en leur permettant d’accéder aux mêmes opportunités que les influenceurs établis.
Le processus d’obtention du permis sera géré via une plateforme en ligne simplifiée, permettant aux créateurs de s’inscrire, de valider leurs informations et d’obtenir leur licence en quelques étapes. Une fois en vigueur, ce système créera une base de données officielle des créateurs autorisés, consultable par les marques, les agences et le grand public.
Des implications pour les marques et les annonceurs
Les entreprises et agences de communication auront désormais l’obligation de collaborer uniquement avec des créateurs détenteurs du permis. Cette mesure devrait entraîner une professionnalisation accrue du secteur, en éliminant les pratiques informelles et en valorisant les créateurs respectueux des règles.
Pour les marques, c’est aussi l’assurance de travailler avec des partenaires fiables, capables de garantir une visibilité crédible et conforme aux régulations. Les contrats de collaboration seront ainsi plus clairs, les obligations mieux définies, et les risques de litiges ou de sanctions réduits.
Une régulation qui ouvre de nouvelles perspectives
L’introduction du permis publicitaire ne doit pas être perçue comme une contrainte, mais plutôt comme une opportunité de structurer un marché en pleine expansion. En professionnalisant l’écosystème des influenceurs, les Émirats offrent un cadre solide pour attirer davantage d’investissements dans la publicité digitale et favoriser l’émergence de nouveaux talents.
Cette réforme s’inscrit dans la Vision Émirats 2031, qui place la transformation digitale et la gouvernance moderne au cœur du développement du pays. En encadrant les pratiques publicitaires, le pays confirme son ambition de devenir un pôle régional de référence pour l’économie numérique, où innovation et réglementation coexistent harmonieusement.
Conclusion : une étape clé pour la publicité digitale aux Émirats
Avec l’Advertiser Permit, les Émirats posent un jalon essentiel dans l’histoire de la publicité en ligne au Moyen-Orient. En rendant ce permis obligatoire pour tous les créateurs de contenu diffusant du contenu promotionnel, le Media Council veut instaurer un climat de confiance et de professionnalisme.
Gratuit pendant trois ans et accessible à tous, ce dispositif permet de distinguer les créateurs engagés et transparents des amateurs, tout en rassurant les marques et les consommateurs. Il s’agit d’une réforme pragmatique et visionnaire, qui pourrait inspirer d’autres pays de la région.
Dans un contexte où le digital devient le premier canal de communication, cette mesure conforte les Émirats dans leur rôle de précurseur en matière de gouvernance numérique et assure aux créateurs un avenir mieux encadré et valorisé.