Un cadre légal pour les créateurs de contenu
Le UAE Media Council a annoncé la prolongation du délai pour l’obtention du permis publicitaire obligatoire destiné aux influenceurs et créateurs de contenu exerçant aux Émirats arabes unis. Initialement fixée à la fin octobre, la nouvelle date limite est désormais fixée au 31 janvier 2026, offrant ainsi trois mois supplémentaires aux créateurs pour régulariser leur situation.
Ce “Advertiser Permit” s’applique à toute personne ou entreprise diffusant du contenu promotionnel, qu’il soit rémunéré ou non, sur les réseaux sociaux. Cette mesure vise à réguler le secteur de l’influence digitale, professionnaliser les pratiques et renforcer la transparence entre créateurs, marques et consommateurs.
Avec cette prolongation, le Media Council envoie un signal d’ouverture et de pédagogie, privilégiant l’accompagnement à la sanction, dans un contexte où le nombre d’influenceurs actifs aux Émirats n’a jamais été aussi élevé.
Qui est concerné par ce permis ?
Le permis publicitaire s’adresse à tous les créateurs de contenu, influenceurs, agences marketing et entreprises diffusant des publications à visée commerciale sur des plateformes comme Instagram, TikTok, YouTube ou X (anciennement Twitter).
Sont concernés :
- Les influenceurs rémunérés pour promouvoir des produits, services ou marques.
- Les créateurs recevant des avantages en nature (voyages, cadeaux, invitations) en échange de publications.
- Les agences gérant plusieurs comptes d’influenceurs ou produisant du contenu sponsorisé.
Même les publications non payantes mais promotionnelles — par exemple, une vidéo valorisant un restaurant, un hôtel ou une marque — entrent dans le champ de cette réglementation.
Le permis, gratuit et valable trois ans, doit être obtenu via la plateforme officielle du UAE Media Council. Les créateurs étrangers installés aux Émirats, ou collaborant avec des marques locales, sont également tenus de s’y conformer.
Un objectif : structurer et professionnaliser le secteur
L’annonce de ce permis s’inscrit dans une volonté plus large de structurer le marché de l’influence, en pleine croissance aux Émirats. Le pays compte aujourd’hui plus de 10 000 créateurs actifs, dont une majorité basés à Dubaï et Abu Dhabi, deux hubs régionaux majeurs pour les marques internationales.
Cette nouvelle réglementation poursuit trois objectifs :
- Garantir la transparence entre les influenceurs, les marques et le public.
- Prévenir les abus liés aux campagnes non déclarées ou trompeuses.
- Soutenir la qualité des contenus, en valorisant les créateurs professionnels respectant les règles éthiques et publicitaires.
Le Media Council souhaite ainsi créer un écosystème plus fiable et crédible, où les influenceurs deviennent de véritables ambassadeurs de confiance pour les consommateurs.
Des sanctions en cas de non-conformité
Bien que la période actuelle soit axée sur la sensibilisation, le Media Council rappelle que des sanctions sont prévues en cas de non-respect des règles après la date du 31 janvier.
Les contrevenants s’exposent à des amendes allant jusqu’à 10 000 AED, voire à la suspension temporaire de leurs activités publicitaires. Les plateformes de médias sociaux et les agences partenaires sont également invitées à vérifier que leurs collaborateurs disposent bien d’un permis valide avant tout lancement de campagne.
Cette mesure vise non seulement à protéger les marques, mais aussi à préserver la réputation des créateurs sérieux, en distinguant les acteurs professionnels des amateurs ou des comptes frauduleux.
Un levier de confiance pour les marques
Pour les marques, cette réglementation constitue une garantie supplémentaire de qualité et de conformité. Collaborer avec un influenceur disposant d’un permis officiel devient un gage de transparence et de responsabilité.
Les entreprises locales comme internationales y voient une opportunité d’assainir le marché, souvent critiqué pour ses pratiques opaques. En encadrant les partenariats et les contenus sponsorisés, les Émirats s’alignent sur les normes internationales déjà en vigueur dans des pays comme la France, le Canada ou les États-Unis.
Ce cadre légal encourage également la professionnalisation du métier d’influenceur, en valorisant la créativité, la cohérence et la rigueur dans la gestion des campagnes.
Un marché en pleine expansion
Le marketing d’influence est devenu un pilier de la stratégie digitale aux Émirats, représentant plusieurs centaines de millions d’AED de retombées économiques chaque année. Avec un taux d’engagement supérieur à la moyenne mondiale, la région attire un nombre croissant de créateurs, d’agences et d’investisseurs.
Dubaï, en particulier, s’impose comme une capitale mondiale de la création digitale, où se mêlent luxe, tourisme, innovation et communication. L’encadrement légal du secteur vient renforcer la crédibilité internationale de ce modèle, en faisant des Émirats un leader régional du contenu responsable.
Conclusion : trois mois pour se mettre en règle
Avec la prolongation jusqu’au 31 janvier 2026, les influenceurs disposent désormais de trois mois supplémentaires pour obtenir leur permis publicitaire. Une période transitoire bienvenue pour un secteur en pleine mutation, appelé à se structurer durablement.
Cette initiative du UAE Media Council illustre une fois encore la vision proactive du pays : encadrer sans freiner, innover tout en protégeant, et construire un écosystème numérique transparent et durable.
Pour les créateurs, cette mise en conformité est une opportunité : celle de renforcer leur crédibilité, de valoriser leur travail et de s’inscrire pleinement dans la nouvelle ère du marketing d’influence responsable aux Émirats.